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Jérémy Taute, un bas alpin à Tahiti

Rédigé le Jeudi 28 Février 2019 à 18:52 | Lu 1081 fois



1°/ Où habites-tu ?
 
À l’autre bout du monde, en Polynésie française. Je crois qu’il est difficile d’aller plus loin… J’habite plus précisément à Papeete, à Tahiti, sur l’île principale de ce vaste territoire. C’est la capitale, le cœur économique et démographique du pays. Même si en comparaison, ce n’est guère plus grand que Manosque.
 
 
2°/ Depuis quand ?
 
Depuis juillet 2018, c’est encore frais. Je suis encore le petit popa’a (« Français expatrié »).
 
 
3°/ Quelles sont les raisons de ton départ ?
 
C’est une addition de facteurs… Une envie d’ailleurs, une remise en question personnelle, une belle occasion professionnelle, et surtout la description du lieu, de l’ambiance sur place, de la magie qui y règne par un ami s’y étant rendu quelques mois plus tôt dans un cadre sportif. Tout ce que je cherchais pour me développer semblait se trouver là : des gens simples, honnêtes, gentils et profondément attachants.
 
 
4°/ Que fais-tu ?
 
Professionnellement, je bosse dans un service de santé au travail (médecine du travail) en tant qu’intervenant en prévention des risques professionnels. Globalement, j’assiste les médecins du travail dans leurs actions de prévention en entreprise (études ergonomiques de postes de travail, actions de sensibilisation des salariés aux risques professionnels…). C’est très intéressant ici, en Polynésie, car le Code du travail local s’inspire beaucoup du Code métropolitain, avec paradoxalement des méthodes de travail et des comportements « à l’ancienne ». Il faut donc écouter, être curieux et s’adapter.

5°/ Peux-tu me décrire les journées types là-bas ?
 
Le rythme de vie est différent de la métropole. Le soleil se lève très tôt (à environ 5 h 30) et se couche également tôt (à 18 h 30 maximum). On commence donc le travail entre 7 heures et 7 h 30, et on finit généralement vers 16 heures - 16 h 30 pour un travail en bureau. C’est un peu perturbant au début, surtout quand on est habitué aux longues soirées estivales de chez nous ! Ensuite, les Polynésiens attendent avec impatience le vendredi après-midi, car ils sont fiu (« fatigués », « lassés »). Les gens finissent le travail avec une bière à la main, comme pour dire : « O.K., la semaine a été dure, on va fêter ça ensemble. » Du coup, tout le monde est dehors le vendredi soir, on « bringue » tous ensemble, on finit la nuit tard, très tard, et ça se ressent le reste du week-end… Le dimanche, beaucoup de familles vont à la messe et se réunissent ensuite pour déjeuner et passer la journée ensemble.
 
 
6°/ Comment occupes-tu ton temps libre ?
 
Dès mon arrivée, je me suis inscrit dans un club de rugby, le Papeete Rugby Club. J’ai pu me faire des amis rapidement et voyager, puisque nous sommes allés faire un tournoi à l’île de Pâques en novembre dernier.
Il y a beaucoup d’activités nautiques à faire comme le surf, la plongée, les sorties en bateau pour aller observer les baleines pendant la saison…
Pour l’instant, j’essaye de profiter au maximum des îles autour de Tahiti durant les week-ends. C’est drôle de se dire que Bora-Bora ou Moorea deviennent des destinations presque « normales »… Quand on vit en métropole, on voit cela comme un mythe, un paradis quasiment inaccessible.
La Polynésie française est un pays isolé dans le Pacifique, mais c’est aussi un point central entre la Nouvelle-Zélande, l’Australie, l’Amérique du Sud, le Japon ou les îles Fidji, Samoa, Tonga… Du coup, je vais profiter d’être ici pour visiter ces pays.

7°/ Quel temps fait-il en ce moment ?
 
On est en janvier et c’est l’été ici ! On vient de passer les fêtes de fin d’année entre amis au soleil, avec des températures proches de trente, trente-cinq degrés… Sur le papier ça fait rêver, c’est vrai. Mais on est aussi dans la période humide de l’année. Parfois c’est compliqué, on a la sensation d’étouffer en étant dehors. Mais bon, on ne se plaint pas… Un tour à la piscine ou à la plage et tout va bien !
 
 
8°/ Qu’est-ce qui t’a le plus surpris à ton arrivée ?
 
La bienveillance des gens, sans aucun doute. Par exemple, j’ai été hébergé, nourri, transporté les deux premières semaines sans aucune attente en retour, alors que je n’avais jamais rencontré la personne auparavant. C’est quelque chose d’extraordinaire et que je n’oublierai jamais. D’une manière générale, tout le monde est souriant, gentil. Tout le monde se dit bonjour dans la rue. Il n’y a pas de stress, pas de prise de tête. D’ailleurs, on se tutoie en Polynésie, même au travail, même avec son banquier ou son médecin. C’est bizarre les premières semaines, mais on s’y fait vite.
 
 
8°/ L’expression locale que tu utilises le plus ? Et que veut-elle dire ?
 
Ia ora na qui veut dire « bonjour ». Ce n’est pas très compliqué comparé à certains mots locaux et surtout on doit le dire au moins cent fois par jour ici ! On commence à dire « sapristi » aussi grâce à notre miss France tahitienne, Vaimalama. Non, je plaisante.
 
 
9°/ Le plat typique ?
 
Le poisson cru au lait de coco… Pour les amateurs de poisson, c’est divin. La nourriture typique est plus orientée vers la pêche. Cependant, il y a une grande mixité dans la population (Polynésiens, demis, Chinois, Français), du coup on trouve facilement toute sorte de cuisines.

10°/ La boisson locale ?
 
La « Hinano ». Je ne fais pas de pub, mais c’est la bière locale. On en boit presque plus que de l’eau… J’avoue avoir fait une overdose à force d’en boire. Envoie-moi du vin, s’il te plaît, Nico !
 
 
11°/ Qu’est-ce qui te manque le plus de Manosque ?
 
La famille et les copains. Il y a toujours eu un lien fort entre nous et le plus compliqué c’est de les voir vivre des expériences sans pouvoir y participer directement. Mais je relativise, mes parents et ma cousine sont venus pendant les fêtes et les copains devraient bientôt venir à Tahiti par le biais de l’équipe de rugby que Mouv’in présente et soutient : les South Sevens ! Du coup, ils me manquent, mais j’attends avec impatience leur arrivée.
 
 
12°/ Qu’est-ce qui te manquerait le plus si tu partais ?
 
Je n’y ai pas vraiment réfléchi… Sûrement le côté cool, sans stress.
 
 
13°/ Le retour, c’est pour quand ?
 
J’ai fait le tour de Manosque et la région… J’ai d’autres projets avant d’envisager un retour définitif en métropole. Peut-être pour des vacances.
 
 
14°/ Une phrase pour valoriser et inciter les gens à venir ?
 
Si vous souhaitez découvrir un paradis, déconnecté des problèmes et de la morosité de la métropole, francophones, c’est la Polynésie qu’il vous faut ! La concurrence entre les compagnies aériennes a fait énormément chuter les prix des billets. La Polynésie devient petit à petit une destination de rêve accessible.
Le service de santé dans lequel je travaille cherche des médecins du travail, à bon entendeur…
 
 
15°/ Ce que les gens ne savent pas de la Polynésie française ?
 
La Polynésie française est un pays d’outre-mer. Ce qui lui confère une certaine indépendance vis-à-vis de la métropole. Il y a un gouvernement, une assemblée, un président, des lois spécifiques… Par exemple, ici, il n’y a pas de permis de conduire à points, la fiscalité est plus légère qu’en métropole (pas d’impôt sur le revenu, pas de taxe d’habitation…). Cependant, la sécurité, la santé et l’éducation sont assurées par l’État français.
Un autre point, nous regardons France Télévision avec le décalage horaire (onze heures de moins qu’en France actuellement)… Par exemple, quand on regarde le JT de 20 heures, c’est celui de la veille, de la métropole. C’est drôle, on a l’impression de vivre en retard.
 
 
16°/ Les coutumes locales (vestimentaires, professionnelles…) ?
 
N’espérez pas trouver un magasin de marque à Tahiti, à part les grandes marques de surf. Ici on s’habille tout en couleur, les hommes mettent des chemises à fleurs, des shorts de bain, les femmes portent de longues robes, on met des tongs (parfois même au travail). Cela fait cliché, mais c’est bien vrai. Il fait tellement chaud qu’on dispense même les banquiers de porter le costume cravate tous les jours…
Enfin, ici de manière générale, on ne vit pas pour travailler. On travaille avant tout pour se nourrir, pour avoir ce qu’il faut. Mais le mot d’ordre c’est « pas dormir », faire la fête, faire du sport, profiter de ses proches, de la vie tout simplement.

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Sophie GUIOU

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