Horaires : 21h
Lieu : L'Église Haute

Le Film
L'An 01 (on arrête tout et on réfléchit)
Film de Jacques Doillon, Gébé (1973) d'après une bande dessinée de Gébé (Alain Resnais pour l'épisode « Wall Street » et Jean Rouch pour l'épisode « en Afrique »
-------
Le Concert
Peek A Boo
Nadine Laporte-Monteil : claviers, voix / Claude Monteil : guitare, clarinette / Fred Madoeuf : percussions, bricolage
--------------
Tarifs & Abonnement : 12 € / réduit (sur présentation d’un justificatif de moins de 3 mois) : 12 à 18 ans, étudiants, chômeurs, minima sociaux, intermittents du spectacle 6 € / moins de 12 ans gratuit / abonnement 8 € (voir conditions - lien ci-dessous)
www.village-banon.fr/agenda-a-venir.php?event=1134
--------------
Note : Tout rapprochement avec les événements du début de l'année et le contexte général, ne saurait être le fruit du hasard ;)
--------------
L'An 01 & Peek A Boo
-------
Le Pourquoi
Peek A Boo, groupe de musique instantanée touche à tout, donc aux musiques de films et à l'An 01 ; revisiter cette fable utopiste, c'était inévitable.
-------
Le Comment
Contact fut pris, et « Jacques Doillon nous a dit : "Faites de l'An 01 ce qui vous semble bon et bien et ce sera bien bon !" »
Peek A Boo a appuyé par mégarde sur la touche avance rapide du magnétoscope… et cela racontait autre chose, différemment. Ainsi, la texture et la structure du film ont été remaniées, alternant dialogues du film, commentaires samplés et plages musicales improvisées en direct comme au temps du cinéma muet.
========
L'An 01
-------
La BD
Bande dessinée de Gébé publiée à partir de 1970 sous forme de série dans Politique Hebdo, puis dans Charlie Mensuel. Elle a été créée par Gébé et a été enrichie par les propositions des lecteurs. Elle a ensuite donné lieu à un film sorti en 1973 avant d'être rééditée en 2000 par l'Association, dans la collection Eperluette.
-------
Le Film
Écrite par Gébé, d’après sa BD, cette farce mêlant avant-garde et esprit corrosif post-soixante-huitard est emblématique de l’esprit de subversion du début des années 70. Cabu et Wolinski , mais aussi Coluche, Depardieu ou Dewaere font partie d’une distribution hilarante.
L’argument : La population décide d’un certain nombre de résolutions dont la première est « On arrête tout » et la seconde « Après un temps d’arrêt total, ne seront ranimés que les services et les productions dont le manque se révélera intolérable ». L’entrée en vigueur de ces résolutions correspond au premier jour d’une ère nouvelle, l’an 01.
-------
Premier long métrage de Jacques Doillon, L’an 01 est d’abord un film collectif, même s’il porte la marque du dessinateur Gébé, qui a adapté ici sa propre BD. Les noms d’Alain Resnais et Jean Rouch sont crédités au générique. Le premier, qui se trouvait à Manhattan au moment du tournage, est l’auteur de l’hilarante séquence se déroulant à Wall Street, qui voit les financiers se défenestrer par un effet visuel très cartoonesque. Le second, apôtre du cinéma-vérité, signe le bref volet africain évoquant la répercussion de l’annonce de la grève des Français dans les pays du Tiers-Monde. Une certaine thématique de la domination des pays du Nord sur ceux du Sud est ici explicitement mais brièvement mise en exergue. Si Doillon est le maître d’œuvre officiel, il apparaît davantage comme coordinateur, le futur auteur des
« Doigts dans la tête » ne dévoilant pas vraiment son style personnel. Mais il y greffe déjà certaines de ses préoccupations, comme les aléas de l’amour et les turpitudes de la révolte. L’an 01 est en fait au cinéma ce qu’une coopérative est au monde du marché : une entreprise artisanale portée par une petite communauté, sans que personne ne tire la couverture à soi, avec le souffle de valeurs communes.
Cette fable (et farce) à l’esprit très soixante-huitard, déstructurée dans sa forme, au minimalisme assumé (noir et blanc, décors...) et surtout insufflée de l’air du temps du début des seventies : contestation de la croissance, du productivisme, de l’autorité d’entreprise, de la pollution et promotion d’une joyeuse liberté aux parfums de l’amour libre, de la paix, et d’un certain bordel ambiant...
-------
Distribution : Gérard Depardieu, Miou-Miou, Coluche, Josiane Balasko, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, Daniel Auteuil, François Béranger, Jacques Higelin mais aussi Cabu, Wolinski, Cavanna, Professeur Choron, Delfeil de Ton, Gotlib… La plupart d'entre eux faisant ici leur première apparition à l'écran.
-------
Emprunts divers sur le Web
========
Peek A Boo et les musiques de film
Il y a 18 ans déjà, Claude et Nadine créent PEEK A BOO pour faire la musique de « LʼHomme à la caméra » de Dziga Vertov. Le projet nʼaboutira pas mais différentes formes de collaborations artistiques émergeront de cette envie de mêler images, sons et sens : danse, marionnettes, théâtre de rue, projections…
Depuis quelques années, nous sommes finalement sollicités pour créer des musiques de film… la roue tourne, nous voilà revenus à nos premières amours :
« Félix » de Christian Philibert,
« Le cabinet du docteur Caligari »de Robert Wiene,
« Myriam et Selva sʼen vont à lʼeau » de Selva Tachdjian,
« 3 petits tours » de Nedjma Tachdjian;
et « LʼAN 01 » de Gébé et Doillon, pour lequel nous avions carte blanche de Doillon.
Tel quel, le film ne laissait aucune place à notre intervention musicale :
1 heure 30 de textes cruciaux et dʼimages fortes … Et un matin la même idée nous a traversé : « et si on … »
Lʼopération nous a demandé deux mois dʼefforts quotidiens mais le résultat est là : 40 minutes avec le film, tout le film, et de la musique. Nous nʼavons rien coupé, tout y est et… vous aussi ?
--------------
Nadine LAPORTE-MONTEIL
Un piano, des tubes de couleurs et une machine à coudre : autant de cadeaux de Noël qui canalisent un devenir. Nadine Laporte-Monteil est de celles qui expérimenteront dorénavant à tour de bras, à longueur d'année jusqu'à ce qu'épuisement s'ensuive. Créer, bâtir, concevoir sont les arcanes d'une vie en recherche où chaque occasion, chaque événement, chaque objet devient vision qu'il lui faut concrétiser et mener à bout quoiqu'il en coûte : création de costumes, de luminaires, de robes de mariées, de décors, de scénographies… et beaucoup de musiques : Fred Frith, « Que d'la gueule », Jean-Marc Montera, Pierre Sauvageot (« Allegro Barbaro », « Orchestre de Chambre de Ville » avec Nicolas Cante, Nadine Estève et Raphaël Imbert)…
Avec son compère Claude Monteil, elle met sur pied dès 1993 un collectif à géométrie variable tout-terrain, « Peek A Boo », qui générera plusieurs spectacles multiformes autour de ce qui fait le sel de la vie : la collaboration avec d'autres disciplines artistiques (danse avec Marion Bae, Bernard Menault, Maguelone Ensuque et Henri Bouissou ; théâtre de rue avec la « Cie Tout Samba'L » ; conte, marionnettes, image… , le partage avec d'autres musiciens, plasticiens, cinéastes pour mettre en œuvre le rêve de tous ceux qui sont mus par cet irrépressible besoin d'innover, d'inventer, de faire tout simplement. Chacun n'est-il pas l'artiste de sa vie ? En parlant de ça, Nadine, diplômée en design d'espace commercial, est artisan-décoratrice depuis l'an 2000.
--------------
Claude MONTEIL
Autodidacte de confession depuis le premier accord égrené sur une guitare à l'adolescence, Claude Monteil n'a cessé, par détours, de chercher la voie d'une musique « libre ».
Fin 70, rock progressif avec son groupe « TV Eyes ». Début 80, cold wave avec son groupe « Formes Nouvelles » (1 cd). Fin 80, jazz au saxophone baryton avec Thierry Maucci et Gérard Murphy. Début 90, musique innovatrice avec Fred Frith (1 cd), Jean-Marc Montera, les frères Marcœur… Pour aboutir dès 93, avec sa compagne-consœur-partenaire-complice Nadine Laporte, à l'engendrement de « Peek A Boo », le groupe de musique libre dont il rêvait : danse-musique (Maguelone Ensuque, Henri Bouissou, Marion Bae), conte-musique (Albine Lesueur), marionnettes-musique (Cie Anamorphose), théâtre de rue-musique (« Cie Tout Samba'L »), comédie-musique (Philippe Payraud) et cinéma-musique (« Félix » de Christian Philibert, « Le Cabinet du Docteur Caligari » de Robert Wiene, « L'An 01 » de Doillon/Gébé).
Puisque la sagesse, paraît-il, vient avec l'âge, depuis 3 ans il étudie la guitare classique avec Jean Rodiac et depuis 6 mois le chant lyrique avec Sylviane Gentil (opéra en création pour 2016 : « Les mystères d'Isis »), comme quoi la liberté ne réside pas seulement là où on pourrait la croire cantonnée.
--------------
Fred MADOEUF
Fred Madoeuf musicien improvisateur (percussions, manipulation d’objets sonores)
Le pas de côté, Fred Madoeuf l’a réalisé à plus d’une reprise. Tout d’abord en délaissant la peinture pour se tourner vers la musique au hasard d’une rencontre avec Nadine et Claude Monteil voilà plus de vingt ans... S'en suivront plusieurs années de collaborations diverses... Notamment dans le domaine du spectacle visuel et de la danse. Depuis, le temps a passé et avec lui les expériences. L’improvisation, elle, demeure.
Cette dernière, vécue comme une composition instantanée se réfère aux multiples facettes d'une culture musicale nourrie entre autre de jazz, de musiques du monde et de sons du quotidien, à la recherche d'un présent imaginaire.
Quelle que soit l’aventure, Fred Madoeuf conserve l’art de l’accumulation d’objets à créer des sons avec un inventaire à la Prévert où les cordes frottées côtoient les percussions, les sanzas, les tuyaux, le métal... Ce foisonnement de résonances n’a rien à voir avec le hasard de l’amoncellement. Il s’apparente plutôt à une geste musicale où la main qui se saisit de l’objet est précise, toujours en alerte, à l’écoute de l’instant.
Car au départ, il y a l’histoire. Celle que l’on raconte au présent, en dialogue. Avec ce qui nous entoure, avec les gens d’abord mais pas seulement, avec l’espace aussi et surtout, en créant cet interstice entre la propre capacité de présence de celui qui dit et de ceux qui entendent. Un dialogue en somme, avec différentes disciplines artistiques, ainsi qu'avec des lieux insolites, en autant d'investigations d'espaces éphémères, visuels et sonores.
Au fil du temps, l’horizon s’étire… Quelques détours du côté des arts de la rue aux côtés de Laurent Chanel avec « la Compagnie Révalité », ou avec « le Petit bruit de l’oeuf » avec Camille Chalain. Les rencontres s’enchaînent avec le fil de l’improvisation comme seul guide, telles que l’expérience en sound-painting avec le collectif « Cette Chienne de Vie » (2008-2011) ou avec « Le CRI » (Collectif de Recherche en Improvisation 2012‐2014).
Un dialogue qu’il poursuit également avec nombre de compagnons de route tels le « Collectif Kamukaï » avec Dan Roth ou l’aventure d’« Acte Kobé » en compagnie de Barre Philips et ses compères, avec la danseuse de butô Lorna Lawrie et actuellement avec le flûtiste François Doncieux ou le guitariste Stéphane Lahaye. Leur point commun : allier le geste à d’autres petites formes dans ce qu’elles recèlent de plus fugitif et de plus éternel. Instantanées, comme la caresse ou la tempête...
--------------
Remerciements à Xavier Claessens et Marion Coste
-------
« Nous remercions l'association « Sans Tambours Ni Trompettes » d’Espigoule-Ginasservis d'avoir eu le désir de nous soutenir et de nous avoir fait confiance, particulièrement Jean-Baptiste, fomenteur d'évènements et Ismaël Castan qui offrit beaucoup de son temps et de son savoir-faire à la nouvelle version du film pour que le projet "L’An 01 par Peek A Boo" puisse se concrétiser. » Peek A Boo
--------------
Proposé par banon.culture au sein de l'exposition « de guingois »
www.village-banon.fr/agenda-a-venir.php?event=1199
-------
www.facebook.com/pages/banonculture/200568593331674
https://twitter.com/banon_culture
banon.culture@wanadoo.fr / 09 52 98 75 68
-------
Information : OTI Pays de Banon : 04 92 72 19 40 / banon.accueil@wanadoo.fr / www.village-banon.fr
-------