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Chez les Guerfi, la boxe : une histoire de famille !

Rédigé le Jeudi 7 Novembre 2013 à 19:27 | Lu 2314 fois


Récemment couronné de la ceinture de champion d’Europe des poids coq EBU, Karim revient pour nous sur sa victoire. Mais nous avons voulu avoir les impressions de ses proches qui baignent tous dans la boxe depuis de nombreuses années.


Rachid Guerfi : père et coach convaincu
 
« Cela fait maintenant dix ans que Karim fait de la boxe, c’est un aboutissement, et une reconnaissance de sa carrière et de son niveau. Karim, avec ce titre, devient le seul champion d’Europe français depuis 2010. Il est aujourd’hui reconnu comme le meilleur espoir français.
 
Personne n’y croyait, nous sommes arrivés en Belgique et c’est comme si nous n’existions même pas ! Karim a fait preuve d’intelligence et a montré toute sa technique lors du combat. Une motivation au maximum et un comportement de gagnant ont fait la différence face à son très bon adversaire.
 
J’en suis à trente-six années en tant qu’entraîneur, j’ai moi-même boxé en amateur. J’ai travaillé avec de nombreux talents : Jamel Lifa (sélectionné aux Jeux olympiques) ; Kamel Guerfi (champion de France et d’Europe) ; Jean-Michel Rakotomavo (professionnel) et Sylvestre Marianini (plus de quarante combats professionnels, qui a boxé jusqu’à l’âge de quarante ans). Je commence à fatiguer un peu moralement, être présent tous les soirs à la salle, durant des années, ça use ! Mais Karim m’a offert un immense cadeau, et je continuerai à le suivre dans sa carrière que j’espère très enrichissante. »

Djamila : la maman aux petits soins
 
« Il vit à la maison et c’est un gros mangeur et gourmand aussi. Je dois gérer son alimentation et le freiner avant les combats. Je souffre et je me prive avec lui durant ses régimes. Avoir un sportif professionnel à la maison ce n’est pas de tout repos, entre les machines pour laver les affaires de sport, les repas, les entraînements et la préparation des combats, on vit sa vie à cent à l’heure, je ne sais même pas comment il fait !
 
Je n’ai pas regardé le combat, c’est une amie qui m’a envoyé un texto, et ma fille m’a appelée. C’était une énorme satisfaction et une grande fierté, je n’en ai pas dormi de la nuit. J’ai regardé le combat deux jours après, je n’ai pas reconnu mon fils, c’est la première fois que je le vois boxer aussi bien. À son retour à la maison, il m’a sauté dans les bras avec sa ceinture et m’a demandé son repas préféré, quel gourmand !
 
J’ai été présidente du club pendant dix-sept ans, et j’ai vu les débuts de Karim à l’âge de quatorze ans, pour son premier combat il perd par K.O., difficile à accepter pour une maman, mais nous l’avons tous soutenu, car c’est un garçon qui en a beaucoup besoin. Puis, comme un aboutissement de tant de travail, cette victoire. Je n’y croyais pas trop, j’avais peur en fait, car je partage son stress au quotidien, mais il m’a rassuré et j’espère qu’il va aller très loin. »
 

Samia : la sœur toujours proche
 
« J’étais chez moi, à Marseille, avec mon mari lorsque j’ai appris la victoire de mon frère. Nous suivions le combat en direct, je faisais les cent pas dans l’appartement, je ne tenais plus en place, je vivais le combat comme si j’avais été à sa place sur le ring. Voir mon frère boxer me procure une sensation inexplicable, un mélange de peur, de stress et d’angoisse. À la fin du combat, à l’annonce de sa victoire, je n’ai pu m’empêcher de crier et de pleurer, nous étions tellement heureux que les voisins sont venus nous voir pour savoir ce qu’il se passait…
 
Depuis toute petite je baigne dans le monde de la boxe, mon père, mon oncle et ensuite mon frère. C’est un sport qui me passionne et encore plus depuis que mon frère est professionnel. Mon frère c’est l’homme de ma vie, donc sa carrière fait partie de ma vie aussi, je le conseille, je le soutiens dans ses joies comme dans ses peines. Je suis très fière de lui, de son parcours et de sa carrière dans la boxe et de l’homme qu’il est aujourd’hui. C’est un garçon très gentil, respectueux et honnête. Il mérite ce titre. Je suis contente que l’on s’intéresse enfin à lui, car il a souvent été critiqué. »
 

Kamel : l’oncle boxeur
 
« Quand Karim m’a dit : “Je vais passer professionnel”, je lui ai répondu : “Est-ce que tu es prêt à être un guerrier sur le ring ?” Il m’a répondu : “Non !” Mais je constate qu’il a appris à le devenir, et j’ai été très heureux et rempli d’émotion quand j’ai appris sa victoire. Il était dos au mur pour ce combat et c’est la motivation qui a fait la différence.
 
Karim se repose beaucoup sur moi, il en est même pénible parfois (rires), mais je me fais une joie de pouvoir l’aider dans sa vie personnelle et professionnelle. Quand il était plus jeune, il regardait en boucle mes cassettes de combat, il était en admiration, c’est une fierté de savoir que c’est en partie grâce à moi qu’il a construit sa carrière sportive.
 
Mais le plus grand mérite revient surtout à mon frère Rachid, car la relation père-fils n’est pas si simple à gérer. Je lui tire mon chapeau, car c’est le premier acteur de sa victoire. Mais le plus dur reste à venir, il ne faut pas rester sur un nuage, une discussion entre hommes s’impose ! »
 
À noter que Kamel Guerfi a boxé durant treize ans en professionnel dans la catégorie poids coq, il a à son palmarès plusieurs victoires de champion de France et une victoire de champion d’Europe.

Et le champion dans tout ça ?
 
« Cette victoire est tout simplement énorme, je doutais de mes capacités, je ne pensais pas gagner ce titre en dominant de la sorte mon adversaire. Après mes deux défaites, j’ai continué à m’entraîner sérieusement en faisant également de bonnes séances de sparring sur Toulon et Les Pennes-Mirabeau. J’ai adopté une bonne hygiène de vie qui n’est pas toujours simple à maintenir.
 
À l’annonce de la victoire, j’ai automatiquement pensé à mon père qui était dans le coin du ring, la seule personne qui pensait qu’on pouvait gagner, il me l’a répété sans cesse et finalement il a eu raison !
 
Pour moi, la boxe c’était fini, je pensais même changer de sport, mais lorsqu’on me propose le titre européen je n’ai pas hésité malgré le doute. Je me suis prouvé à moi-même que j’avais le niveau pour battre n’importe qui. J’ai quand même battu le numéro un mondial WBC, mais je garde la tête sur les épaules et les victoires sont certes dues au talent, mais surtout au travail. Cela m’a redonné la motivation et je vais continuer à m’entraîner dur pour confirmer que je suis le “boss” en Europe !
 
Ce titre restera gravé à jamais en moi, il n’y a plus qu’un titre plus élevé que celui-là c’est le titre de champion du monde. Dire que j’allais arrêter la boxe… c’est fou ! Ma ceinture est bien au chaud et il faudra que mon adversaire me tue pour me l’enlever (rires), je ne la lâcherai pas, c’est plus qu’un titre que je défends, c’est ma vie : la boxe !
 
Je remercie bien évidemment mes proches. On est seul sur un ring, mais en préparation il y a une équipe, mon père et Kamel étaient là pour l’entraînement, ma mère jouait son rôle de nutritionniste, car perdre huit à neuf kilos ce n’est pas facile et ma sœur, que ce soit pour la boxe ou autre, est toujours là si j’ai besoin, c’est l’équipe Guerfi ! »
 

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Sophie GUIOU

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